Comment ? C’était, au fil des jours et des secondes qui défilaient, le seul mot qui resta gravé dans la mémoire de la vampire. Les autres mots suivant ce dernier étaient tellement nombreux. Tellement douloureux. Depuis longtemps, Jane avait été un grand danger. Volturi, garde haut placée. Vampire au don cruel. Et avant tout, un être qui n’hésitait à répandre le chaos. Qui n’hésitait pas une seconde à vous faire souffrir, à vous voir vous tordre de douleur. Quelqu’un de sadique au visage d’ange. N’ayant ni sentiments ou pitié.

Si seulement tout cela pouvait être vérité. Oh, la vampire était sadique, en douté serait plus que ridicule. Mais elle avait des sentiments, comme tout le monde. Et en parlant de monde, le centre du sien était partit. Certains trouveraient la raison de son état mélancolique plus qu’enfantin, voir inutile. Mais à l’instant, Jane n’était que haine et colère. Tristesse et larmes. Enfin, métaphoriquement parlé. Celui avec qui elle avait passé sa vie humaine, sa vie vampirique depuis les tous débuts l’avait quitté. Et la jeune fille ne s’était jamais sentie aussi trahie.

Certes, Alec n’était que son jumeau, son frère, son sang et sa chair. Qui était-elle, à part sa sœur, sa jumelle, pour lui interdire le bonheur ? Car, malgré sa haine envers celle qui lui avait volé son frère, Jane l’avait vu. Leur amour était sincère et réel. Et peut-être, qu’après quelques semaines, ou mois, elle aurait accepté cet amour. Mais maintenant, cela semblait impossible. Son frère avait quitté les Volturi, SA famille, SA sœur, pour pouvoir rester avec cette.. cette.. Cullen ! Une Cullen en plus, de toutes les vampires ornant cette planète il avait dû tomber amoureux d’une Cullen.

Mais qui haïr le plus ? La vipère qui avait ensorcelée Alec, ou Alec pour être tombé dans le panneau ? Il l’avait trahi. Il l’avait quitté. Alors qu’il sait qu’elle tient à lui, qu’il est le seul qui compte. À moins que leur lien fraternel, leur si bonne entende, depuis toutes ses années n’était que mensonge ?
La seule idée d’un tel mensonge lui brisa encore une fois le cœur. Elle, Jane Volturi, plus que l’ombre de ce qu’elle avait été. Elle pouvait se voiler la face, en présence des autres Volturi, en mission.. Sauf Aro qui pouvait lire ses pensées, tout le monde savait qu’elle avait été affectée par le départ de son frère, mais tout le monde croyait qu’elle se portait bien. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que dès qu’elle était seule la vampire laissa libre chemin à sa tristesse. Et sa colère.

C’est ainsi qu’elle finit à Forks. Près des Cullen, ou plutôt de leur satanée maison. Trop loin pour que quiconque sache sentir sa présence. Trop loin pour qu’on la voit. Ou qu’on puisse lire ses pensées. Déchirées par plusieurs envies. Trouver son frère et lui sauter dans les bras, ignorant tout autres êtres. Détruire Anna Masen Cullen, ce qui était son envie la plus plaisante, ou.. Partir. Jamais elle ne pourrait revoir Alec, cela ne lui ferait que plus de mal. Tournant les talons, portant sa longue cape d’une couleur très foncé, la jeune fille s’avança dans les bois derrière elle. Son visage ne montrait plus que sa peine, qu’elle ne pouvait cacher maintenant. Elle aurait pu pleurer, qu’elle aurait pleuré toutes les larmes de son corps.